Gaz à effet de serre : définition et enjeux

Par La rédaction de l'empreinte carbone , le 1 septembre 2023 - 7 minutes de lecture
Pollution à Moscou, Crédit Sergei Bobylev/TASS/Sipa USA/SIPA

Pollution à Moscou, Crédit Sergei Bobylev/TASS/Sipa USA/SIPA

Pour limiter son bilan carbone et lutter contre le réchauffement climatique, l’Union européenne, suite à l’accord de Paris, s’est engagée à « réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40% d’ici à 2030 par rapport à 1990 ». Que sont les gaz à effet de serre ? Pourquoi faut-il ralentir leur progression dans l’atmosphère ?

Que sont les gaz à effet de serre ?

Avant de parler des gaz à effet de serre, il convient de faire un petit point sur l’effet de serre en lui-même. Laissez-nous enfiler notre blouse de prof’ de bio pour vous expliquer tout cela !

L’effet de serre, c’est avant tout un phénomène naturel. Il s’agit de la manière dont certains éléments gazeux permettent de conserver la chaleur émise par le rayonnement solaire à la surface du globe. Il fonctionne selon le principe suivant :

-Le soleil émet des rayons vers la Terre.

-Ce rayonnement solaire se confronte alors à l’atmosphère terrestre, une espèce de grosse bulle gazeuse qui enveloppe le globe.

-Certains sont alors renvoyés vers l’espace. D’autres réussissent à entrer dans l’atmosphère et atteignent alors la surface du globe.

Cet apport en chaleur est absorbé par la surface de la Terre et fait monter la température.

-Et le sol ne s’arrête pas là. Il se met aussi à émettre des rayons infrarouges.

– Ces derniers tentent alors de s’échapper et grimpent vers l’atmosphère. Une partie réussit à le traverser. Les autres sont retenus par les gaz à effet de serre et cela génère de la chaleur.

Comme le rappelle Météo France, « Les gaz à effet de serre (GES) ont un rôle essentiel dans la régulation du climat. Sans eux, la température moyenne sur Terre serait de -18 °C au lieu de +14 °C et la vie n’existerait peut-être pas ». On est d’accord, à -18°C, on aurait un tout petit peu froid !

Parmi les principaux gaz à effet de serre d’origine naturelle, on trouve la vapeur d’eau (H2O), le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), l’ozone (O3), le protoxyde d’’azote (N2O).

Gaz à effet de serre et réchauffement climatique

Dans l’absolu, les gaz à effet de serre ne sont pas nuisibles. Simplement, comme disait Horace « il faut de la mesure en toute chose ». Le problème, à l’heure actuelle, c’est que nous émettons trop de gaz à effet de serre. Leur pouvoir de réchauffement est donc décuplé et cela fait grimper la température de la Terre.

Et d’après les experts du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), « les activités humaines ont provoqué un réchauffement planétaire d’environ 1 °C au-dessus des niveaux préindustriels, avec une fourchette probable allant de 0,8 °C à 1,2 °C ».  

On les appelle gaz à effet de serre d’origine humaine, les GES « anthropiques ». Lors de la signature du Protocole de Kyoto, 6 gaz ont été considérés comme des GES anthropiques :

-Le gaz carbonique ou dioxyde de carbone (CO2) qui provient de la combustion de carbone (présent dans le bois, le pétrole, le gaz naturel, etc.) en présence d’oxygène. À lui seul, il représente 77% des émissions de GES d’après l’Agence parisienne du climat ;

-Le méthane (CH4), la composante principale du gaz naturel qui alimente 11 millions de foyers en France ;

-Le protoxyde d’azote (N2O), le gaz hilarant, même si en fait, il n’a rien de très drôle vu qu’il contribue au réchauffement climatique ;

L’hexafluorure de soufre (SF6), que l’on retrouve dans les transformateurs électriques ;

-Les hydrofluorocarbures (HFC), un gaz réfrigérant que l’on retrouve dans les radiateurs et climatiseurs ;

-Les perfluorocarbures (PFC, attention rien à voir avec le Paris Football Club 😉) notamment générés dans les processus industriels impliquant la fusion de l’aluminium.

Sur la question du changement climatique, la solution n’est donc pas d’éliminer tous les GES présents dans l’atmosphère mais de limiter les émissions de GES liées aux activités humaines.

Activités humaines en cause dans le réchauffement climatique ?

Un bon nombre d’activités humaines rejettent des gaz à effet de serre. Simplement, bien évidemment, certaines sont plus émettrices que d’autres. Selon la Commission Européenne, la hausse des émissions de CO2 est surtout due  :

1. Aux consommations d’énergie domestique ou industrielle. Cela passe tout d’abord par l’utilisation de gaz naturel à des fins de chauffage ainsi que de pétrole à des fins de carburants. D’autre part, la transformation de ces énergies primaires, les énergies fossiles, en électricité (énergie finale) influe aussi sur notre bilan carbone. En effet, toutes ces opérations produisent du dioxyde de carbone et du protoxyde d’azote.

2. À la déforestation. La destruction massive des forêts empêche les arbres de jouer leur rôle naturel de puits de carbone. Moins il y a d’arbres, moins ils emprisonnent le CO2 pour produire de l’oxygène, plus ça se réchauffe ;

3. À l’élevage intensif. Tout d’abord parce que les bovins et ovins génèrent une quantité de méthane lors de leur digestion (vulgairement, on entend souvent dire que « les pets des vaches polluent ». C’est trivial, mais c’est vrai). Mais, cela va plus loin qu’une question de flatulences 😉. En effet, l’élevage intensif est l’une des premières causes de déforestation. On coupe des forêts entières pour pouvoir installer des cultures qui serviront uniquement à nourrir les animaux. On en revient à notre point 2, c’est le serpent qui se mord la queue. 🐍

4. Les engrais dont l’utilisation est surtout faite en agriculture intensive. Ils contiennent généralement de l’azote, donc ils libèrent du protoxyde d’azote.

5. Aux gaz fluorés, notamment les gaz réfrigérants que l’on trouve dans les systèmes de climatisation. Or plus il fait chaud, plus on a tendance à s’équiper en climatiseur. Outre l’utilisation de gaz fluorés, la climatisation représente 10% de la consommation électrique de la planète, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Retour à notre point 1, comme quoi, le réchauffement climatique est un cercle vicieux.

Pas réjouissant tout ça… Allez gardons notre optimisme ! A notre échelle, il est possible d’apporter des solutions au réchauffement climatique. Et pour sortir de la spirale infernale, le mieux reste de limiter notre production de gaz à effet de serre. Comment ? En diminuant notre consommation de viande, en choisissant les énergies renouvelables, par exemple. Et, il existe plein d’autres petits gestes.

Pour découvrir tout cela, on vous laisse télécharger l’application coach carbone d’ekWateur. C’est l’occasion de faire le point sur votre empreinte carbone et de la réduire au fur et à mesure. Alors, prêt.es à mettre les gaz contre la hausse des températures ? 😉

En savoir plus sur l’impact des gaz à effet de serre

🌱 Les risques liés à la déforestation
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La rédaction de l'empreinte carbone

Le site https://lempreintecarbone.fr/ a été l'initiateur de https://deklic.eco/, et fut créé dans le but, d'une part d'aider les internautes à évaluer leur empreinte carbone et, d'autre part de les aider à découvrir des stratégies pour la réduire. Il s'est engagé à répondre à des questions telles que quel est l'impact environnemental des entreprises, des produits et des moyens de transport. L’équipe éditoriale a aussi approfondi plus largement le domaine de l'environnement en fournissant des articles expliquant les événements historiques clés et les décisions prises par les États en faveur de la protection de notre planète. Parmi ceux-ci, on peut citer le Défi de Bonn pour la reforestation, le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) ou encore la conférence des Nations Unies sur l'environnement de Stockholm. Enfin, de nombreux contenus pratiques ont été rédigés pour aider les internautes à réduire leur empreinte carbone, avec des réponses à des questions de tout un chacun comme "10 conseils pour réduire votre consommation électrique", "comment fabriquer sa propre lessive" et "est-il plus écologique de faire la vaisselle à la main ?". 
 Ces articles ont été rédigés par Caroline, Héloïse et Amandine, qui ont apporté leur contribution précieuse à ce projet.    

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