Intelligence artificielle : le boom de l’empreinte carbone de Google !
C’est la mauvaise nouvelle du jour. Le recours accru à l’intelligence artificielle chez Google a littéralement fait exploser les émissions de CO2 du géant d’Internet. Un coup dur pour la star des moteurs de recherche, qui déployait jusqu’à présent de nombreux efforts pour adoucir au maximum son bilan carbone XXL.
Boom des émissions chez Google !
La nouvelle est tombée. Le géant de la recherche en ligne a dévoilé une augmentation de pas moins de 13 % de ses émissions de CO2 en 2023, comparativement à 2022. Celles-ci ont atteint un total de 14,3 millions de tonnes équivalent CO2. Balèze, n’est-il pas ? Cette hausse marquée est principalement imputée à la montée en puissance de l’intelligence artificielle (IA) et aux besoins énergétiques colossaux qu’elle suppose. Comme l’a noté Google dans son rapport environnemental publié le mardi 2 juillet, « ce résultat est principalement dû à la croissance de la consommation électrique de nos centres de données et aux émissions liées à nos fournisseurs ». En tout, l’intelligence artificielle a eu un fort impact sur les émissions carbone de Google qui ont augmenté de pas moins de 48 % au cours des cinq dernières années, d’après le rapport environnemental de l’entreprise américaine. L’intégration de l’IA dans les services Google pourrait d’ailleurs rendre la réduction des émissions « difficile ». Microsoft, autre géant de l’informatique, est d’ailleurs dans la même dynamique : ses émissions carbone ont augmenté de 29 % en 2023 par rapport à 2020.
Les data centers, ou centres de données, pour les amoureux·ses de la langue française, qui représentent environ un quart des émissions totales de Google, ont vu leur consommation d’énergie augmenter de 37 % en un an. La majorité des émissions restantes proviennent quant à elles des fournisseurs de l’entreprise, dont les émissions ont crû de 8 %.
Pourquoi l’IA, ça consomme autant ?
Il faut savoir un truc essentiel : pour fonctionner, l’IA, c’est un peu comme Conor McGregor, ça s’entraîne ! Et c’est cette demande énergétique pour entraîner et faire fonctionner les modèles d’IA générative, capables de créer des textes et des images, qui est en grande partie responsable de cette tendance à la hausse. En effet, une requête sur un assistant d’IA comme ChatGPT consomme environ dix fois plus d’énergie qu’une requête sur un moteur de recherche classique.
Par ailleurs, Google, mais aussi l’ensemble de ses concurrents sur le secteur du cloud, comme Microsoft et Amazon, est obligé de créer de nouvelles capacités dans ses centres de données, afin de répondre à la demande exponentielle en IA. Ces expansions génèrent donc des émissions indirectes, liées notamment à la production des puces informatiques nécessaires et à la construction des infrastructures. Malgré tout ça, Google maintient son engagement à atteindre des émissions nettes nulles d’ici à 2030. On ne sait pas trop vous, mais nous, on n’est pas convaincu·e·s. Il faut dire que Google l’écrit noir sur blanc, cet objectif « extrêmement ambitieux » risque bien de se heurter aux « incertitudes concernant l’impact, difficile à prévoir, de l’IA sur l’environnement ». Malgré cela, le géant bleu/rouge/jaune/vert note que la situation ne devrait quoi qu’il en soit pas s’améliorer tout de suite.
Microsoft et Amazon de leur côté poursuivent également des objectifs climatiques ambitieux, visant respectivement un bilan carbone négatif d’ici à 2030 et une réduction significative de leurs émissions d’ici à 2040.
Existe-t-il des solutions ?
À en croire le rapport de Google, la transition vers une informatique « propre » devrait principalement dépendre de « notre capacité de bascule vers les énergies renouvelables ». Cependant, la consommation d’énergie n’est pas l’unique problématique à l’origine de cette pollution numérique croissante. En effet, la construction de nouvelles puces, l’artificialisation des sols nécessaire à la construction de fermes de serveurs ainsi que la consommation en eau de ces derniers participent pareillement à l’appauvrissement des sols et des ressources. C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’une directive européenne devrait bientôt interdire les appellations du type « neutres en carbone ». Si l’intelligence artificielle a par exemple permis la découverte par Microsoft d’une batterie de nouvelle génération, et que les entreprises assurent que les avancées en IA peuvent aussi jouer un rôle crucial dans l’optimisation de la consommation énergétique et la recherche de nouvelles solutions pour lutter contre le réchauffement climatique, elle n’en demeure pas moins à l’origine d’un désastre considérable sur l’environnement. Google, Microsoft, et Amazon continuent cependant d’explorer et de développer des initiatives pour permettre à l’IA de jouer un rôle central dans la gestion de l’énergie et la réduction des émissions, avec l’espoir (peut-être un peu utopique) que ces technologies contribueront à un avenir plus durable.
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