Les chaudières à gaz ne seront pas interdites pour le moment

Par Gaëlle Coudert , le 5 septembre 2023 — Transition Écologique - 3 minutes de lecture
Thomas Cazenave, ministre délégué aux Comptes publics

Thomas Cazenave, ministre délégué aux Comptes publics, Credit : Romuald Meigneux/SIPA

Dans une interview donnée aux Échos, le ministre délégué aux Comptes publics a confirmé que l’interdiction des chaudières à gaz n’était plus d’actualité.

Depuis mi-2022, toute nouvelle installation d’une chaudière à fioul est interdite. Les chaudières au gaz ont failli suivre le même sort. En effet, au mois de juin 2023, dans le cadre d’une concertation avec les acteurs du bâtiment sur la décarbonation du secteur qui a pris fin le 28 juillet 2023, le gouvernement envisageait d’étendre l’interdiction des chaudières à fioul à toutes les « nouvelles chaudières au gaz naturel et au GPL (gaz de pétrole liquéfié) ». Cette mesure aurait concerné les habitations existantes. En effet, depuis 2022, il n’est pas possible d’installer une chaudière à gaz dans une maison à construire. Cette même interdiction s’appliquera aux logements collectifs à compter de 2025. Une échéance à 2026 avait été envisagée pour les constructions existantes.

Cette option a toutefois vite été remise en question. Dès le 27 juillet 2023, le gouvernement a indiqué y renoncer. « Il n’y aura pas d’interdiction des chaudières à gaz. Nous allons, en revanche, supprimer les aides qui subsistaient et jouer sur les incitations à recourir aux autres solutions de chauffage » avait assuré un membre du gouvernement, selon Les Échos. Ce choix a été confirmé par le ministre délégué aux Comptes publics, Thomas Cazenave, dans une interview donnée aux Échos le 30 août 2023 : « Il n’y aura en effet pas d’interdiction. Notre ambition avec la Première ministre est d’accélérer sur la transition écologique de manière incitative pour les ménages », a-t-il indiqué. 

Vers plus de sobriété ?

En effet, parmi les critiques à l’interdiction absolue, l’accessibilité des solutions alternatives pour les ménages à faibles revenus était évoquée. Autre critique : la multiplication des pompes à chaleur, pour remplacer les chaudières à gaz, qui aurait pu avoir pour effet de saturer le réseau électrique.

Malgré l’abandon de ce projet d’interdiction, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a confirmé que l’objectif restait de réduire au maximum la consommation de gaz dans les bâtiments, a relayé Contexte. « Sur les chaudières gaz, il faut donner un intérêt à agir. L’État sera exemplaire, nous demanderons des comptes aux entreprises et aux collectivités locales et nous donnerons des solutions aux Français, notamment avec la rénovation thermique », a déclaré la ministre lors d’un point presse, le 4 septembre 2023. Selon Contexte, elle a également indiqué que « des trajectoires et des objectifs » de réduction de consommation seraient définies par le gouvernement.

En 2018, 41 % des logements étaient chauffés au gaz naturel, c’est-à-dire 11,9 millions de logements.

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Gaëlle Coudert

Ancienne avocate parisienne reconvertie en journaliste basée dans les Pyrénées-Atlantiques, Gaëlle s’est spécialisée sur les sujets liés à l'écologie. Elle a cofondé le magazine basque Horizon(s), a été rédactrice en chef d'ID, l’Info Durable et rédige aujourd’hui des articles pour divers médias engagés dont Deklic. Ses passions : le sport (surf, yoga, randonnée) et la musique (guitariste et chanteuse du groupe Txango)

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