Malika Ménard : « J’ai encore par moment des achats compulsifs mais je me calme. »

Par Joséphine Simon-Michel , le 28 septembre 2023 - 5 minutes de lecture
Portrait Malika

Portrait Malika

Sa communauté de 370.000 followers sur Instagram l’a sensibilisée à l’écologie. Le métier d’influenceur n’autorise aucune erreur au risque de se faire critiquer, parfois violemment, par messages privés. Mais pour Malika Ménard, ces commentaires ont permis de changer son mode de consommation.

Êtes-vous éco-anxieuse ?

Je suis davantage sensibilisée car je ressens plus concrètement l’angoisse de l’urgence climatique, surtout au niveau des saisons.

Êtes-vous dans la culpabilité en tant que consommatrice ?

En tant que personne influente sur les réseaux sociaux, on me fait constamment culpabiliser.

Si je prends l’avion pour un court séjour, j’ai le droit à de nombreuses remarques. Mes followers n’hésitent pas à me rappeler à l’ordre. Ces messages privés sur Instagram m’ont permis de modifier ma manière de voyager. Dorénavant, je me déplace en France exclusivement en train. Ce sont les réseaux sociaux qui m’ont sensibilisée à l’environnement.

Qu’avez-vous banni de votre quotidien ?

J’ai abandonné les bouteilles d’eau pour l’eau du robinet que je remplis quotidiennement dans ma gourde.  Je ne mange plus de viande depuis dix ans car mon corps ne réagissait pas bien et je consomme du poisson occasionnellement.

Je suis plus sur une alimentation végan mais sans que ce soit sociétal. La consommation évolue. Je n’ai pas réellement eu de déclic green car je ne suis pas quelqu’un qui prend des décisions radicales.

Qu’est ce qui n’est pas écologique chez vous ?

Je ne suis pas dans les excès. Je donne beaucoup à Emmaüs et j’achète pas mal sur des sites de seconde main. Ça a changé ma conception de la vie. Je me suis inspirée de la nouvelle génération qui n’a plus l’habitude d’acheter du neuf. C’est difficile de s’habiller avec des marques qui fabriquent en France quand on a peu d’argent. Une marque écoresponsable à prix abordable, c’est trop rare.

Quel est LE mot écologique du moment et pourquoi ? 

Seconde main, justement.  Tout ce que je ne porte pas ne reste pas chez moi. J’ai encore par moment des achats compulsifs mais je me calme.

Comment vous déplacez-vous ? 

En vélo électrique depuis deux ans. J’ai arrêté les VTC.

Quelles sont les premières étapes pour faire bouger chaque citoyen ?

Sensibiliser via le digital est assez efficace. A la base, je ne me sentais pas réellement concernée par l’écologie, mais mon comportement a évolué. C’est le début d’une prise de conscience collective. Les prises de paroles ne sont pas vaines.

Comment expliquez-vous qu’encore autant d’êtres humains ne se sentent pas concernés par l’avenir de notre planète ?

Les pays en pauvreté extrême ne se posent pas ces questions car ils sont confrontés à d’autres problèmes. Aux pays développés de les aider pour les sensibiliser.

Quels sont les écologistes ou personnalités qui vous ont inspirés ?

Romain Gary est mon auteur préféré. Dans son livre « Les racines de ciel » sorti en 1956, il parle de la faune, du sort des éléphants. Il était avant-gardiste.

Enfant, vous sentiez vous déjà concernée par l’avenir de notre planète ?

Je n’avais pas encore ce stade de réflexion. Je ne me sentais en danger, même si je me souviens des discours de Dominique Voynet à la télévision.

Pourriez-vous vivre dans un écolieu ?

Je ne m’en sens pas capable aujourd’hui car j’ai encore besoin d’un certain confort… Peut-être plus tard.

Comment faire pour que votre métier soit plus écolo ?

A part se déplacer en train, je ne vois pas trop comment nous pouvons rendre notre métier d’influenceur plus écologique…

Si vous étiez président de la République, vous…

J’imposerais des cours d’écologie à l’école. Tout part de l’éducation, de la transmission.

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Joséphine Simon-Michel

Journaliste infotainment, Joséphine excelle dans l'art des interviews. Pour Deklic, elle interroge des personnalités de différents univers (cinéma, télé, humour, politique…), toutes engagées pour la protection de l’environnement et conscients que la transition écologique est l’affaire de tous.

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