Mégots dans la rue : un nouveau dispositif pour aider les communes

Par Charlotte Combret , le 9 février 2024 - 2 minutes de lecture
Opération de collecte de mégots organisée par Surfrider à Paris

Opération de collecte de mégots organisée par Surfrider à Paris. Crédit : Laura Bousquet / Hans Lucas / AFP

Plus de 900 communes, soit un quart de la population, se sont accordées à ce jour avec le nouvel éco-organisme de la filière « pollueur-payeur » du tabac pour recevoir un soutien afin de réduire les mégots dans l’espace public, a-t-il annoncé vendredi 9 février.

Issu d’une loi de 2020 instaurant une responsabilité du producteur (REP) face à ce fléau environnemental, l’éco-organisme Alcome, agréé par l’Etat et financé par les fabricants de cigarettes et de filtres, vise une couverture de 75% du territoire fin 2024.

Aujourd’hui, on trouve en moyenne en France plus d’un mégot (1,3) tous les dix mètres de voirie. Dans les grandes villes, c’est 4,5 mégots (0,8 en zones rurales, 1,2 en zones touristiques, 1,7 dans les villes moins denses), selon un comptage réalisé par Alcome, les pouvoirs publics et l’Ademe. Un nouveau comptage est prévu en 2025 pour mesurer les progrès, a expliqué à l’AFP Marie-Noëlle Duval, la directrice générale d’Alcome, à qui l’Etat a fixé un objectif de -40% de mégots au sol d’ici 2027, à l’issue de son agrément.

Pas de sanction financière 

Cette aide consiste en un soutien financier au nettoiement à hauteur de 2,08 euros par habitant pour les villes urbaines denses, 1,58 euro pour les touristiques, 1,08 euros pour les urbaines et 0,5 euros pour les zones rurales. Les communes qui le souhaitent reçoivent aussi cendriers de poche, éteignoirs/poubelles de rue, kits de communication… En contrepartie, la collectivité doit établir chaque année un bilan des actions réalisées. Parmi les signataires figurent Paris, Lyon Marseille, Rouen, mais aussi La Ferté-sous-Jouarre en Seine-et-Marne ou Lalinde en Dordogne.

Pour assurer sa montée en puissance en 2024, Alcome, premier éco-organisme chargé en Europe de la diminution des mégots dans l’espace public, a doublé son budget par rapport à 2023, à 61 millions d’euros. En novembre, le ministère de la Transition écologique l’avait menacé d’une sanction financière pour l’obliger à soutenir l’achat de cendriers de rue. Alcome explique que ce retard était lié à une difficulté juridique, résolue depuis sans qu’il ait eu à régler des astreintes.

(Avec AFP)

À lire aussi :

Le collectif « CAP 0 Mégot » présente un manifeste pour lutter contre la pollution des mégots de cigarettes

Flore Berlingen de l’Observatoire du pollueur-payeur : « Ces questions sont au cœur des politiques environnementales »

Charlotte Combret

Issue d’une grande école de commerce, Charlotte délaisse rapidement les open spaces parisiens pour s’engager dans la voie de l’indépendance. Son désir de lier pédagogie et poésie la conduit à devenir journaliste rédactrice, dans les Landes, pour des entreprises et médias engagés. Ses passions : le cinéma animalier, les voyages en train, les lectures féministes et les jeux de mots en tout genre.

Voir les publications de l'auteur