Pollution : la qualité de l’air jugée saine dans seulement 10 pays à travers le monde
Une nouvelle étude ayant étudié la pollution aux particules fines dans 134 pays du monde montre que la qualité de l’air est saine dans moins de 10 % d’entre eux.
Selon une nouvelle étude effectuée par IQAir, une société suisse spécialisée dans les questions de qualité de l’air, dans la grande majorité des pays du monde, la qualité de l’air ne répond pas aux standards demandés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), soit moins de 5 μg/m3, s’agissant de la pollution aux particules fines de diamètre 2,5 (PM2,5).
Le rapport se base sur les données de 30 000 stations relevant la qualité de l’air dans 134 pays à travers le monde. IQAir en conclut que seulement dix de ces pays répondent à ce standard, avec une moyenne annuelle inférieure à 5 μg/m3. Il s’agit des pays suivants : l’Australie, l’Estonie, la Finlande, La Grenade, l’Islande, l’île Maurice, les Bermudes, Puerto Rico, la Polynésie Française et la Nouvelle Zélande.
À l’inverse, 124 des 134 pays (soit 92,5 %) ont des niveaux de pollutions supérieurs à cette norme. Les cinq pays les plus pollués en 2023, d’après ce référentiel, sont : le Bangladesh, le Pakistan, l’Inde, le Tadjikistan et le Burkina Faso. Les niveaux de pollution aux particules fines dans ces cinq pays sont 9 à 15 fois supérieurs au niveau préconisé par l’OMS. Le rapport précise également que l’Asie du Sud et l’Asie centrale concentrent les 10 villes les plus polluées à travers le monde, et qu’en Asie du Sud particulièrement, les conditions climatiques ont été un facteur déterminant de la hausse de cette pollution. Une carte interactive accompagne le rapport permettant une vision globale.
La France n’est pas dans le top 10 des « bons élèves » de la qualité de l’air. Les niveaux relevés en 2023 sont en effet de 9,5 μg/m3, soit près de deux fois plus que les 5 μg/m3 requis. L’Hexagone se trouve ainsi à la 36eplace du classement mondial et à la 19e place du classement européen.
La pollution exacerbée par le changement climatique
Le rapport rappelle que la pollution de l’air est responsable de la mort d’une personne sur neuf à travers le monde et d’un nombre estimé de 7 millions de morts prématurées. Le fait d’être exposé aux particules fines peut provoquer ou exacerber notamment l’asthme, les cancers, les AVC et les maladies touchant les poumons.
Quant aux causes de la pollution aux particules fines, les auteurs du rapport rappellent que le changement climatique, lié à la hausse des gaz à effet de serre, a un rôle essentiel dans l’augmentation de la pollution aux particules fines. Et selon les projections, le changement climatique devrait continuer à exacerber les problèmes de qualité de l’air. Cette année, au Canada, les chiffres sont montés en flèche en raison des feux de forêt qui ont ravagé le pays entre mai et octobre. La densité de particules fines a ainsi triplé entre 2022 et 2023.
« Le rapport annuel d’IQAIR illustre la nature internationale et les conséquences de la crise liée à la pollution de l’air, a commenté Aidan Farrow, spécialiste des questions liées à la qualité de l’air pour Greenpeace, dans le communiqué d’IQAir. Des efforts au niveaux local, national et international doivent être mis en œuvre urgemment pour surveiller la qualité de l’air dans des lieux ayant peu de ressources, pour gérer les causes des nuages de pollutions et mettre fin à notre dépendance dans les énergies fossiles. »
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