Sarde Sardexka sensibilise les enfants à l’alimentation responsable
Immersion dans un atelier organisé par l’association basque Sarde Sardexka, dans une école de Bayonne, pour sensibiliser les enfants à l’alimentation saine et responsable.
« Attention, c’est une classe très turbulente », prévient Karine, enseignante en classe de CE1 à l’école Saint Bernard à Bayonne, en cette veille de vacances de la Toussaint, tandis que ses 26 élèves s’engouffrent dans la bibliothèque. Ils assistent cet après-midi à un atelier sur l’alimentation animé par Gabrielle Arresse-Igor qui a cofondé Sarde Sardexka, une association dédiée à l’alimentation responsable, il y a près de 10 ans. L’association organise des ateliers dans les écoles, mais aussi des activités de conseil ou d’animation lors d’événements à destination des adultes. Autre nouveauté cette année : la création d’un jardin pédagogique à Itxassou, où les élèves de plusieurs écoles du village pourront venir apprendre à jardiner aux côtés de Jenofa, l’associée de Gabrielle.
Aujourd’hui, Gabrielle a préparé, pour ses trois interventions, un atelier autour des différents types de légumes. « L’objectif de l’atelier est de comprendre ce qu’est un fruit au sens botanique et la classification des légumes selon leur position dans la plante », explique l’intervenante en amont de l’atelier. « J’essaie de leur faire apprendre des choses tout en s’amusant », ajoute-t-elle.
De la graine à la plante
Le thème de l’atelier a d’autant plus de sens dans cette école de Bayonne labellisée E3D (École ou Établissement en Démarche globale de Développement Durable) où un jardin pédagogique a été mis en place cette année. Plusieurs classes de maternelle et de CP sont en charge du jardin. « On a fait ce potager pour sensibiliser les enfants à ce qu’il y a dans leur assiette et pour travailler sur la saisonnalité et la biodiversité », explique Evelyne, enseignante en CP de l’une des cinq classes d’apprentis jardiniers. Cette année, ils ont notamment planté des radis, des épinards, des choux-fleurs, des oignons, de la mâche et de l’ail. La classe d’Evelyne assistera aussi cet après-midi à l’un des ateliers de Sarde Sardexka.
Retour à l’atelier des CE1, où sur les quatre grandes tables partagées, une assiette avec une pomme, une carotte, une courgette et une endive attend chaque groupe. « Que voit-on dans l’assiette ? », demande Gabrielle aux élèves pour commencer. « Un concombre ! », lance un élève, induit en erreur par sa voisine qui lui a soufflé la mauvaise réponse. « Mais non, c’est une courgette ! », s’exclament d’autres enfants en chœur. Après avoir mis de côté la pomme, l’intrus de l’assiette, seul fruit parmi les légumes, les enfants sont invités à observer de près le fruit et les légumes, d’abord entiers, puis coupés en deux par l’animatrice.
Les fruits du jardinier
Ses élèves du jour scrutent chaque élément avec précision, les approchent de leurs narines pour sentir les odeurs qui s’en dégagent, les inspectent du bout des doigts pour découvrir leurs textures. « Si je trouve des graines, il s’agit d’un fruit pour le jardinier », explique Gabrielle. C’est le cas des courgettes, qui sont des légumes-fruits, et se différencient des légumes-feuilles comme l’endive ou des légumes-racines comme la carotte. Gabrielle sort ensuite un chou romanesco, qui est un légume-fleur, comme le brocoli ou l’artichaut.
Avant de passer à la dégustation, les enfants se mettent à l’œuvre pour séparer « ce qui se mange de ce qui ne se mange pas » et découper, avec plus ou moins d’habitude et de dextérité, les fruits et légumes préalablement examinés. Place ensuite à la dégustation, et à la découverte de nouvelles saveurs pour certains. « Mmm c’est délicieux ! » entend on ici et là. « Ils se régalent ! », s’étonne Karine, face à la classe plus disciplinée que ce à quoi elle s’attendait. « Ça s’est parce que vous avez tout préparé vous-mêmes », dit-elle aux enfants.
Quand la sonnerie de la récréation retentit, les assiettes sont presque vides, et Gabrielle a le sourire. Malgré la fatigue, les enfants ont été attentifs et intéressés. « Mon moteur de départ lorsque j’ai commencé les ateliers, était ce sentiment d’avoir transmis quelque chose d’important. Quand je vois les enfants s’intéresser, c’est super », confie-t-elle.
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