Tout comprendre sur les réseaux de chaleur en France
Imaginez-vous qu’il soit possible de récupérer la chaleur produite par une usine ou par l’incinération de vos déchets ménagers, afin de chauffer l’intégralité des foyers d’un immeuble ou même une ville entière ? C’est ce que permettent les réseaux de chaleur ! Découvrez tout ce qu’il faut savoir à propos de ces systèmes centralisés de distribution de chaleur.
Qu’est-ce qu’un réseau de chaleur ?
Les réseaux de chaleur, également appelés réseaux de chauffage urbains ou réseaux de chauffage à distance sont des dispositifs de distribution de chaleur. Une chaleur elle-même produite de manière centralisée, puis redistribuée à plusieurs usagers. Un système qui fonctionne donc en quelque sorte à la façon d’un chauffage central. La chaleur distribuée est essentiellement utilisée afin de chauffer les bâtiments résidentiels et l’eau chaude sanitaire, mais elle peut également être mobilisée par le secteur industriel . Selon l’Ademe, en France :
✔️ Il existe 833 réseaux de chaleur ;
✔️ Ils livrent 25,4 TWh de chaleur chaque année ;
✔️ La chaleur distribuée est à 60,5 % d’origine renouvelable ;
✔️ Les réseaux de chaleur représentent 6 199 km de longueur totale ;
✔️ 43 945 bâtiments sont raccordés à un réseau de chaleur ;
✔️ 2,4 millions de logements bénéficient de la chaleur issue des réseaux1.
Il existe une carte répertoriant l’ensemble des réseaux de chaleur disponibles sur le territoire hexagonal. Il en existe 32 en France, pour 0,81 TWh de froid livré net.
➡️ Où se trouvent les réseaux de chaleur en France ?
Les réseaux de froid, à l’inverse de leurs confrères plus… Chaleureux, produisent et acheminent de l’eau glacée en direction des bâtiments, afin de les climatiser.
Qu’est-ce qu’un réseau de chaleur vertueux ? Un réseau de chaleur est considéré comme vertueux, lorsque celui-ci délivre au moins 50 % d’énergie renouvelable et de récupération. Les sources de chaleur d’origine renouvelable ou de récupération peuvent être :La chaleur de récupération issue d’Usines d’incinération des ordures ménagères ;La récupération de chaleur issue de l’eau de mer, de lac, de rivière ou d’eaux usées ;La chaleur fatale issue de l’industrie ;La chaleur fatale issue des systèmes de cogénération ;La géothermie (profonde ou intermédiaire) ;La biomasse ;La chaleur solaire thermique, issue de champs de capteurs. |
Comment fonctionnent les réseaux de chaleur ?
Un réseau de chaleur est principalement composé de trois différents éléments :
1️⃣ La chaufferie principale ou unité de production de chaleur : il s’agit du dispositif à l’origine de la production de chaleur et qui assure donc le fonctionnement de l’ensemble du réseau. Il peut donc s’agir d’une centrale de géothermie, d’une usine d’incinération des ordures ménagères, etc. L’énergie mobilisée peut donc être d’origine renouvelable, fossile, comme le gaz naturel, ou de récupération. La chaufferie principale fonctionne généralement 7j/7 et 24h/24, afin de garantir aux usagers un service continu.
2️⃣ Un réseau de canalisations ou réseau de distribution primaire : Les canalisations installées font le lien entre la chaufferie principale et les bâtiments approvisionnés en chaleur. Un fluide caloporteur (chauffé à une température située entre 70 et 180°C, selon la technique utilisée) circule en boucle, en circuit fermé, afin de distribuer sa chaleur aux différents bâtiments.
3️⃣ Des sous-stations d’échange : Les sous-stations d’échange sont situées dans les bâtiments desservis en chaleur, généralement en pied d’immeuble. Ces stations participent au transfert de chaleur via un échangeur entre le réseau de distribution primaire et le réseau de distribution secondaire qui dessert un immeuble ou un petit groupe d’immeubles. Après son passage en sous-station, l’eau chaude est légèrement refroidie, puisqu’elle a délivré une partie de sa chaleur. Elle repart alors en direction de la chaufferie, où elle est de nouveau montée en température, et ainsi de suite…
Pour qu’un bâtiment puisse bénéficier de l’énergie transmise par un réseau de chaleur, celui-ci doit être raccordé. Le raccordement à un réseau de chaleur consiste à installer une sous-station directement au pied de l’immeuble, puis à tirer une canalisation afin de brancher cette dernière au réseau de chaleur primaire.
Pour les utilisateurs, le réseau de chaleur présente l’avantage de leur permettre de bénéficier d’une température constante, mais également d’une eau chaude disponible en permanence et sans limite de quantité. D’autre part, selon l’Ademe, ces dispositifs « constituent le seul moyen de mobiliser massivement des sources de chaleur renouvelable », tels que la biomasse, la géothermie profonde ou les énergies de récupération issues du traitement des déchets ou de l’industrie.
Quel avenir pour les réseaux de chaleur ?
L’Ademe défend fermement le développement des réseaux de chaleur sur le territoire hexagonal. Pour l’Agence, ce levier constitue « une réponse d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques et permet de renforcer l’activité économique locale ainsi que la résilience des territoires ». Ce développement doit impérativement passer par :
🌱 La création de nouveaux réseaux ;
🌱 L’extension de réseaux existants ;
🌱 La densification de réseaux existants.
Depuis 2009, l’Ademe gère le dispositif « Le Fonds de Chaleur », qui a vocation à participer au développement de la production de chaleur et de froid renouvelables. Le Fonds de Chaleur entend massifier le développement des réseaux de chaleur mobilisant les énergies renouvelables, grâce à différents axes :
🌱 Le conseil, en orientant les porteurs de projets vers des solutions renouvelables ;
🌱 L’accompagnement des études préalables ;
🌱 Le financement des projets.
De son côté et dans le cadre du Plan de libération des énergies renouvelables, le ministère de la Transition écologique et solidaire a lancé en mars 2019 un groupe de travail intitulé « Réseaux de chaleur et froid renouvelables ». Celui-ci a réuni les différents acteurs de la filière, afin d’identifier les freins et leviers au développement du secteur. Parmi les propositions de mesures évoquées, on peut par exemple citer le fait de :
💡 Mener une campagne collective de conviction des collectivités de plus de 10 000 habitants pour initier des projets de construction de réseaux ;
💡 Mettre en place une mission d’accompagnement pour redynamiser 10 à 20 réseaux en difficulté ;
💡 Mener un retour d’expérience sur l’analyse coûts-avantages de récupération de chaleur, etc.
1Source : Ademe – Réseaux de chaleur, ça met tout le monde raccord
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