Développement des renouvelables : quel chemin reste-t-il à parcourir ?
Depuis plusieurs années, les énergies renouvelables ont résolument le vent en poupe. Reste toutefois un long chemin à parcourir avant qu’elles ne représentent une part significative de nos consommations énergétiques. Pour ce faire, de nombreuses pistes sont explorées, afin de garantir leur pérennité. Voici un état des lieux du développement des énergies renouvelables dans le paysage hexagonal…
Quelles sont les sources d’énergies renouvelables ?
Les énergies renouvelables, ou EnR pour les intimes, sont essentiellement alimentées par le soleil, le vent, la chaleur terrestre ou même l’eau. L’exploitation de ces différentes sources d’énergie permet entre autres de produire de l’électricité, de la chaleur ou même du carburant. Elles tirent leur caractère renouvelable de leur propension à… Se renouveler sans cesse. En effet, les rayons du soleil, la force du vent ou encore l’énergie terrestre présentent la particularité d’être inépuisables, à l’instar de leurs homologues : les énergies fossiles, qui sont quant à elles présentes sur terre en quantité limitée. Mais les avantages des énergies renouvelables ne s’arrêtent pas là, puisqu’en plus d’être abondantes, elles s’avèrent également bien moins polluantes et climaticides que les énergies fossiles, en plus d’être des énergies locales faciles à développer.
On compte 5 grandes familles d’énergies renouvelables :
🌬️ L’énergie éolienne ;
☀️ L’énergie solaire ;
🦠 La biomasse ;
💧 L’énergie hydraulique ;
🌍 La géothermie.
Si elles font moins parler d’elles, on compte également d’autres sources d’énergie renouvelable, comme l’énergie marine et la bioénergie. La première consiste à tirer parti des vagues et courants maritimes afin de produire de l’énergie ou de la chaleur. La seconde est quant à elle créée grâce à l’utilisation et au recyclage de diverses matières organiques (bois, déchets agricoles…).
Les énergies renouvelables dans la consommation hexagonale en 2023
Les EnR tendent à représenter une part de plus en plus importante de la consommation d’énergie hexagonale. En témoignent les Chiffres clés des énergies renouvelables 2022, publiés par le Ministère de la Transition Énergétique. En 2021, les EnR ont représenté 13 % de la consommation d’énergie primaire et 19,3 % de la consommation finale brute d’énergie en France1. Des chiffres qui n’étaient que de 11,7 % et 17,2 % en 20192.
En matière de production d’électricité, en pôle position et comme chaque année, on retrouve l’énergie hydraulique, à l’origine de 49 % de l’électricité produite par des énergies renouvelables. Suivie par l’éolien (31 %) et le solaire (12 %). Viennent ensuite la biomasse solide (3 %), le biogaz (2 %), les déchets renouvelables (2 %), l’énergie marémotrice (0,4 %) et la géothermie électrique (0,1 %)1.
Des chiffres encourageants, mais qui demeurent toutefois éloignés des ambitions européennes. En avril dernier, les États membres de l’UE ont fixé la part d’énergies renouvelables qui devra être mobilisée d’ici 2030 à 42,5 %. Dans la précédente version de la directive sur les énergies renouvelables, l’objectif visé pour 2030 s’établissait à “seulement” 32 % de la consommation finale d’énergie. Si cette révision à la hausse demeure en concertation, pas de doute toutefois que la France devra déployer des efforts considérables dans les années à venir pour rattraper son retard.
Comment développer les énergies renouvelables ?
La législation au secours des EnR
Face aux enjeux climatiques et aux attentes européennes, la présence des renouvelables dans le paysage énergétique hexagonal doit impérativement évoluer à la hausse et ça, le Gouvernement l’a bien compris. C’est pourquoi, un projet de loi prévoyant le développement de l’éolien en mer et du solaire a été adopté par le Parlement le 7 février 2023. La loi n° 2023-175 du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables s’articule autour de quatre principaux axes :
- La planification du déploiement des filières et énergies renouvelables sur les territoires, en collaboration avec les élus locaux ;
- La simplification des procédures d’autorisation des projets d’EnR ;
- La mobilisation d’espaces déjà artificialisés, afin d’y développer les énergies renouvelables ;
- Communiquer sur les bénéfices des EnR avec les territoires concernés.
La simplification des procédures d’autorisation des projets d’EnR était une mesure attendue, notamment du côté du Ministère de la Transition énergétique. En effet, en juin 2022, la ministre Agnès Pannier-Runacher comparait le cas de la France à celui de ses voisins d’Outre-Rhin. Selon elle, il fallait à l’Hexagone “deux fois plus de temps [que l’Allemagne] pour développer des énergies renouvelables ». En cause notamment, des procédures administratives nombreuses et parfois complexes. Un constat qui devrait donc être corrigé par la nouvelle législation, qui participera sans doute à combler le retard de la France sur ses voisins, en boostant rapidement le nombre d’installations renouvelables.
Comment je peux participer à l’essor des énergies renouvelables ? Si le Gouvernement s’attelle à booster la présence des énergies renouvelables en France, les citoyens ont également la possibilité de poser leur pierre à l’édifice et participer à l’évolution des EnR. Il est par exemple possible de souscrire un contrat d’énergie renouvelable, de participer à des projets citoyens qui ont trait aux EnR ou même de se lancer dans l’autoconsommation. |
Coup de collier sur les renouvelables
Parmi les énergies renouvelables, il en est une qui présente un potentiel colossal sur le plan national. Il s’agit de l’éolien en mer ou éolien offshore. Selon le Ministère de la transition énergétique, l’éolien “représente le plus fort potentiel de développement d’énergie en milieu marin dans la décennie à venir”. De plus, la France bénéficie du 2ème gisement d’éolien offshore en Europe, juste après la Grande-Bretagne. C’est pourquoi le pays ambitionne d’atteindre une capacité installée d’éolien en mer, posé et flottant, de 2,4 GW en 2023 et environ 5 GW en 2028. L’an dernier, la France inaugurait par ailleurs son premier né en matière d’éolien en mer, avec le parc de Saint-Nazaire, qui devrait être suivi par le parc de Saint-Brieuc. Au moins quinze autres projets devraient être déployés d’ici 2031.
Mais l’éolien offshore n’est pas le seul à faire l’objet de toutes les attentions politiques. La Programmation pluriannuelle de l’énergie prévoit notamment un objectif de développement du photovoltaïque situé entre 35,1 et 44 GW d’ici 2028. Lors de son discours à Belfort le 10 février 2022, Emmanuel Macron s’est même fendu d’une déclaration on ne peut plus ambitieuse, évoquant au moins 100 GW de puissance photovoltaïque atteinte en 2050. Biogaz, énergie hydraulique ou géothermie : tout y passe. Par ailleurs, en septembre 2022, le ministère de la Transition énergétique s’est doté d’un nouveau budget historique : 19 milliards d’euros pour accélérer la décarbonation de nos modes de vie et protéger les Français contre la hausse des prix de l’énergie. Ce budget servira donc partiellement à soutenir le développement des renouvelables en France. Aucun doute quant au fait que les énergies renouvelables assureront ainsi une part croissante des consommations énergétiques françaises.
1Source : Ministère de la Transition Énergétique – Chiffres clés des énergies renouvelables Édition 2022
2Source : Ministère de la Transition Énergétique – Chiffres clés des énergies renouvelables Édition 2020
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