Les centrales à charbon autorisées à fonctionner plus longtemps

Par Anne-Lise Lecointre-Baladi , le 24 août 2023 — réchauffement climatique - 3 minutes de lecture
Centrale de production électrique à charbon a Cordemais. Crédit Sebastien SALOM-GOMIS/SIPA

Centrale de production électrique à charbon a Cordemais. Crédit Sebastien SALOM-GOMIS/SIPA

Le gouvernement relève le plafond des émissions des émissions de gaz à effet de serre de certaines installations de productions électriques et autorise ainsi deux centrales à charbon française à fonctionner plus longtemps afin d’éviter tout black-out hivernal.

Un étrange paradoxe

Cherchez l’erreur 😱 ! Au lendemain de la canicule tardive qui s’est abattue sur toute la France, en mode « je-te-l’avais-bien-dit » pour nous rappeler les conséquences du réchauffement climatique 🥵, le gouvernement vient de décider d’augmenter les limites d’émissions de gaz à effet de serre pour certaines installations de production électrique Au titre d’une crainte d’un hiver rude 🥶, la France 🇫🇷autorise donc les installations de production d’électricité les plus polluantes à se mettre en marche pour passer les pics de consommation !

L’hiver prochain, « nous anticipons un niveau de tension moindre » par rapport à l’année dernière, « mais par précaution, nous prenons toutes les mesures qui assureront la production électrique française », précise le ministère.

Des chiffres qui interpellent

Issu de la loi Climat, le plafond d’émission de gaz à effet de serre applicable aux producteurs d’énergie est donc désormais rehaussé à « 1,8 kilotonne d’équivalents dioxyde de carbone par mégawatt de puissance électrique installée entre le 1er avril 2023 et le 31 décembre 2024 », est-il indiqué dans un décret publié jeudi au journal officiel.
Le texte prévoit que ce plafond repasse à 0,7 kilotonne à compter du 1ᵉʳ janvier 2025.

Jusqu’à la fin 2024, cela permettra notamment aux deux centrales à charbon de France 🏭, de fonctionner plus longtemps : environ « 500 heures supplémentaires sur la période par rapport au plafond de 1.300 heures initialement autorisé » est-il précisé dans la consultation publique dont est issu le décret.
 
Ces 1.800 heures correspondent à 75 jours de production non-stop.

Les centrales à charbon devront toutefois payer plus cher pour la compensation de leurs émissions. Chaque tonne d’équivalent CO2 émis leur coûtera désormais 50 euros au lieu de 40, indique le même décret.

Une poursuite d’activité malgré le réchauffement climatique

En France, deux centrales à charbon sont toujours en activité en cas de pic de demande électrique, à Cordemais (Loire-Atlantique) et Saint-Avold (Moselle). Leur production a représenté l’an passé 0,6% du mix électrique français, largement dominé par l’énergie nucléaire.

L’hiver 2022-2023, les centrales à charbon avaient obtenu l’autorisation de fonctionner pendant 2.500 heures, soit 104 jours en continu.

Dans son premier quinquennat Emmanuel Macron avait d’abord promis de sortir la France du charbon en 2022. Promesse non tenue. Mais la question est toujours actualité. Ainsi, dans le cadre de la planification écologique présentée en septembre 2023, cette fois le Chef de l’Etat nous promet une sortie du charbon pour 2027. A suivre !

(Avec AFP)

Anne-Lise Lecointre-Baladi

Rédactrice en chef Deklic

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