Quels sont les effets du réchauffement climatique sur la biodiversité ?

Par Mathilde Colleter , le 23 août 2023 — Protection de l’environnement - 5 minutes de lecture
Papillon butinant une fleur en Occitanie, Crédit LILIAN CAZABET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

Papillon butinant une fleur en Occitanie, Crédit LILIAN CAZABET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

Depuis quelques années, notre planète connaît une crise climatique sans précédent. Si ce n’est pas la première fois que cette dernière est menacée, ce dérèglement reste exceptionnel pour deux raisons : sa rapidité et le fait qu’une seule espèce – à savoir nous – en est en grande responsable. Aujourd’hui, on parle très souvent du climat, mais qu’en est-il de l’impact sur la biodiversité ? Enquête.

Des changements meurtriers

Tous les jours, nous pouvons constater les effets du réchauffement climatique : le mercure qui grimpe un peu plus chaque été, le nombre croissant de catastrophes naturelles, la diminution de l’eau et des récoltes… Hé ben il en est de même pour les plantes et les animaux. 

Chaque espèce possède un habitat naturel, avec des conditions météo adaptées : difficile d’imaginer un ours polaire ailleurs que dans le grand Nord. Et si la plupart des espèces (animales comme végétales) sont capables de s’adapter à de légères variations de température, un changement aussi violent et brutal que celui d’aujourd’hui peut être difficilement encaissé : selon le dernier rapport du GIEC, près de 47% des espèces étudiées (947 au total) ont déjà subi des extinctions de population à cause des hausses de températures. 

Et à défaut de mourir, d’autres espèces peuvent être amenées à se déplacer pour survivre, à grimper à des altitudes plus élevées, à aller dans des eaux plus profondes… Si cela peut les sauver, cela peut aussi générer des rencontres inhabituelles entre certaines espèces, et créer de nouveaux conflits. 

En résumé, ces nouvelles conditions vont causer des déséquilibres importants dans les différents écosystèmes, mais surtout favoriser la propagation de certains parasites nocifs, comme le moustique-tigre, porteur de pathologies bien moches, ou la chenille processionnaire, très urticante pour l’homme.

Parlons peu, parlons océan 

Côté mer, là aussi il y a du souci à se faire, à commencer par la montée des eaux : selon le National Oceanic and Atmospheric Administration, on parle déjà de + 20 cm depuis 1880, dont 9,7 cm ces 30 dernières années. 

Un chiffre qui peut paraître dérisoire sur le papier, mais qui cache une bien triste réalité publiée par le GIEC en 2019 : dans le meilleur des cas, on pourrait s’attendre à une hausse de 60 cm, contre 1 à 5,4m pour les scénarios les plus catastrophiques dans les années à venir ! Une situation qui serait dramatique pour toutes les personnes qui vivent à moins de 30 km des côtes, ce qui représente plus de 20% de la population mondiale.

Autre fait alarmant : l’acidification des eaux. En effet, l’acidité des océans a diminué de 0,1 unité de Ph. Là non plus rien d’impressionnant, mais les conséquences sont dramatiques pour certaines espèces aquatiques, qui ont besoin d’un pH bien spécifique pour se développer et survivre. De plus, cela modifie la propagation et l’absorption des sons dans l’eau, ce qui vient affecter le système auditif de certains poissons et autres mammifères marins : tout un écosystème peut s’effondrer. 

Quel impact sur les humains ? 

Même si nous ne nous en rendons pas compte, toute la biodiversité contribue à la survie de notre humanité, et nous offre une vaste liste d’avantages, qu’on appelle les services écosystémiques. Jugez plutôt : accès à de la nourriture, rafraîchissement de l’air, limitation du réchauffement climatique, absorption des émissions de GES, filtration de l’eau… La liste est longue ! 

Prenez par exemple un arbre : à la fois producteur de bois, de fruits et de fleurs, protecteur d’espèces animales, régulateur de la qualité de l’air, stockeur de CO2, ils ont énormément d’avantages. Pour autant, près de 15 millions d’hectares de forêts disparaissent chaque année, soit l’équivalent d’une dizaine de terrains de football par minute ! 

Et c’est pareil pour les abeilles, des insectes indispensables pour la pollinisation des plantes et qui subissent une extension de masse, ou les coraux, qui jouent un rôle essentiel dans la chaîne alimentaire et qui sont très très menacés : entre 70 à 90% des récifs pourraient disparaître si nous franchissions la barre des +1,5°C… 

Selon le GIEC, la crise est double, et touche autant le climat que la biodiversité. Alors pour maintenir la bonne santé de la planète, il est tout autant important de se soucier de la température que du monde qui nous entoure… 

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Mathilde Colleter

Entre l'animation, la radio et la rédaction web, Mathilde a toujours aimé jongler dans sa vie professionnelle comme dans ses mouvements. Son métier ? Raconter des histoires et écrire avec une plume inspirée et drôle. Actuellement en workaway au Canada, Mathilde sait vulgariser les concepts de l’écologie comme personne et incite ainsi à l’action. Ses passions : le voyage évidemment (slow-travel, PVT Canada et workaway), les contes et légendes, la broderie.

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