MaPrimeRenov’: « Nous ne ferons pas 200 000 rénovations performantes en 2024 » concède Christophe Béchu

Par La rédaction de Deklic , le 23 février 2024 - 3 minutes de lecture
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Crédit : Adrien Fillon / Hans Lucas / AFP

Invité sur France 2 le jeudi 22 février, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, a affirmé maintenir l’objectif des 200 000 rénovations énergétiques avant de concéder qu’il n’y en aura pas autant qui seront réalisées en 2024.

Après la baisse du budget, la baisse de l’ambition. L’objectif des 200 000 rénovations d’ampleur, fièrement porté par le gouvernement depuis juin 2023, ne sera pas tenu. C’est ce qu’a avoué publiquement Christophe Béchu sur le plateau de Télématin. Quelques jours avant, c’est le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui avait annoncé le rabotage d’un milliard d’euros de l’aide MaPrimeRenov’, à la faveur d’un plan d’austérité.  

Mais pour le Ministre de la Transition écologique, ce n’est pas la faute à cette coupe budgétaire, mais au dispositif en lui-même. Trop complexe, malgré la dernière réforme. Alors que le gouvernement « espérait autour de 100 000 rénovations » en 2023, « on est plutôt autour de 70 000 » précise-t-il. Pourquoi ? « Pas parce qu’il n’y avait pas d’argent » explique M. Béchu, mais « parce que les règles étaient tellement complexes qu’on a eu des difficultés à trouver assez de ménages ». De fait, 300 000 euros de crédits MaPrimeRénov’ n’ont pas été dépensés l’année dernière.

Simplification du dispositif

Cette sous-exécution n’a pas vraiment étonné les professionnels du bâtiment. Ce problème de complexité, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) et la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) l’avait déjà pointé du doigt à de nombreuses reprises en 2023, alors que le budget alloué avait été rallongé. Dans un communiqué publié le 19 février 2024, cette dernière rappelle avoir « interpellé le Gouvernement compte tenu de l’inadéquation entre cette revalorisation budgétaire et la trajectoire envisagée pour réformer MaPrimeRénov’ », avant d’ajouter que « cette crainte s’est révélée exacte ». 

Maintenant que Christophe Béchu se dit prêt à « écouter les retours des artisans et des professionnels du bâtiment » parce que « construire des dispositifs uniquement en chambre, ça ne marche pas bien à la fin », l’aide sera réformée à leur contact. « Début mars, avec la CAPEB et la FFB, nous finaliserons un dispositif qui va nous permettre de simplifier une partie de MaPrimeRenov’ » assure-t-il. L’objectif : « augmenter le nombre de recours ». Le détail de ces simplifications sera dévoilé début mars.

De son côté, la CAPEB se réserve le droit pour 2025, de « rappeler au gouvernement la nécessité d’allouer les financements adaptés à un dispositif qui aura fait ses preuves ». En attendant, c’est une promesse du gouvernement qui est une nouvelle fois enterrée

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