Onze membres de l’UE appellent à un objectif ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2040
Alors que les Vingt-Sept pays membres de l’UE se sont déjà fixés comme objectif de réduire collectivement de 55 % leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, onze États, dont la France, réclament désormais dans une lettre commune adressée à la Commission européenne de proposer un objectif intermédiaire pour 2040.
L’UE veut envoyer un message fort
Onze États de l’UE, dont la France, l’Allemagne et l’Espagne, réclament dans une lettre commune à la Commission européenne de proposer pour l’UE « un objectif climatique ambitieux » pour 2040, renforçant la pression avant la présentation de scénarios début février. Les Vingt-Sept se sont déjà fixés comme objectif de réduire collectivement de 55 % leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990. Reste à déterminer le chiffre intermédiaire pour 2040, étape clé avant la neutralité carbone visée au plus tard en 2050.
L’exécutif européen doit présenter le 6 février une étude d’impact sur différents scénarios avec ses recommandations, avant une proposition législative attendue après la formation de la prochaine Commission à l’automne. En décembre dernier, à l’issue de la COP28, un accord a été conclu, marquant ainsi le « début de la fin » de l’ère des combustibles fossiles et en jetant les bases d’une transition rapide, juste et équitable, étayée par de fortes réductions des émissions et un financement accru. Pour les signataires de cette nouvelle lettre commune, il est désormais crucial que l’UE traduire la conclusion de cette conférence des Nations Unies « en actions concrètes et ambitieuses pour envoyer un signal politique fort montrant l’exemple aux autres grands pays émetteurs », en actualisant ses objectifs à temps pour la COP30 en 2025, notent les onze États concernés.
« Nous encourageons vivement la Commission […] à recommander un objectif climatique ambitieux pour 2040 » qui « devrait garantir que l’UE soit entièrement sur la bonne voie vers la neutralité climatique », insiste ce courrier signé par leurs ministres de l’Environnement ou du Climat, dont le Français Christophe Béchu.
Une réduction nette d’au moins 90 % des émissions pour 2040 ?
Outre Paris, Berlin et Madrid, huit autres pays dont l’Autriche, la Bulgarie, le Danemark, la Finlande, l’Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas et le Portugal, se sont associés à cette lettre, qui appelle à « tenir compte des recommandations du conseil consultatif scientifique européen » sur le climat. Ce dernier a préconisé en juin dernier de viser en 2040 une réduction « de 90-95 % ». En octobre, le nouveau commissaire chargé du Climat, Wopke Hoekstra, avait dit défendre une réduction nette d’« au moins 90 % » des émissions.
« Nous ne pouvons persuader les autres [puissances] de nous suivre que si nous faisons le travail chez nous », observe le courrier des États, alors même que Bruxelles a souligné en décembre les lacunes des plans nationaux énergie et climat des Vingt-Sept pour concrétiser les objectifs 2030. Alors que l’impact social des réglementations environnementales suscite l’inquiétude, exacerbant notamment la colère des agriculteurs, la lettre appelle aussi à une transition « juste et équitable ».
« Il faut veiller à ce que l’action climatique offre une opportunité pour tous. La transition verte doit continuer à être économiquement réalisable, à des coûts gérables, ne laissant personne de côté, en particulier les citoyens les plus vulnérables », tout en permettant de renforcer « la sécurité énergétique et la compétitivité industrielle » de l’UE, soulignent les signataires.
(Avec AFP)
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