Planet Score : un affichage environnemental pour une alimentation durable 

Par Caroline Dusanter , le 5 août 2024 - 7 minutes de lecture
Femme qui cherche l'étiquette Planet Score en faisant les courses

Femme qui cherche l’étiquette Planet Score en faisant les courses

Selon les chiffres de l’INSEE, 22 % de nos émissions de gaz à effet de serre (GES) sont liées à notre alimentation. Cela représente une grande partie de notre bilan carbone personnel. Heureusement, pour limiter l’impact environnemental de notre assiette, il est possible de s’aider d’un outil très pratique : le Planet Score. Cette étiquette environnementale nous donne un score pour mieux comprendre l’empreinte écologique de nos pratiques alimentaires.  Quel est cet indicateur ? Que calcule-t-il ? 

Qu’est-ce que le Planet Score ? 

Le Planet Score est un système de notation qui évalue l’impact environnemental des produits alimentaires. Initié par la Convention citoyenne pour le climat en 2020 et impulsé par la loi Climat et Résilience, il vise à sensibiliser les consommateurs sur l’empreinte carbone de leur assiette et à encourager l’industrie alimentaire à réduire leur émissions de gaz à effet de serre. Cet outil a été élaboré par l’Institut de l’Agriculture et de l’Alimentation biologique (ITAB). 

Comment est calculé le Planet score ?

Comme l’étiquette énergie d’un produit ou le Nutri Score, les produits sont notés sous le format anglo-saxon avec des lettres qui indiquent leur performance écologique. Dans le cas du Planet Score, les produits sont notés sur une échelle de A à E, où A indique un impact environnemental faible et E un impact élevé. 

L’objectif du Planet Score est de mesurer divers aspects environnementaux et sociaux d’un produit, notamment :

  • L’empreinte carbone : la quantité de gaz à effet de serre émise tout au long du cycle de vie du produit.
  • L’impact sur la biodiversité : les effets des pratiques agricoles (agriculture biologique, intensive, etc.) et de production sur les écosystèmes naturels.
  • L’impact sur la santé des consommateurs-trices en regardant notamment les pesticides et produits phytosanitaires utilisés ; 
  • L’utilisation des ressources naturelles : l’eau, l’énergie et l’ensemble des autres ressources nécessaires à la production du produit ; 
  • La rémunération des producteurs pour assurer des revenus plus juste aux agriculteurs-trices ; 
  • Le bien-être animal en regardant les conditions d’élevage et d’alimentation des animaux, etc. 

Pour faciliter la lecture du Planet Score, les produits à faible impact sont signalés en vert, tandis que ceux avec un impact élevé disposent d’un code couleur rouge.

Quelle différence avec l’Eco-Score et le Nutri-Score ? 

Le Planet Score est parfois confondu avec l’Eco-Score et le Nutri-Score, d’autres indicateurs. Quelles sont les différences notables ? 

L’Eco-Score 

L’Eco-Score évalue également l’impact environnemental des produits alimentaires. Toutefois, il reste moins complet que le Planet Score. Comme l’explique la BPI « Là où l’Eco-score se concentre sur les émissions de gaz à effet de serre et la pollution générée par les produits, le Planet-score valorise les produits qui ne nuisent pas à la biodiversité et inclut des indicateurs plus précis – le facteur climatique se fonde, par exemple, sur les dernières données du GIEC ». 

L’Eco-Score a été développé par l’Agence de la transition écologique (Ademe) et l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). Il se fonde sur un outil appelé Agribalyse qui utilise la méthode de l’analyse du cycle de vie (ACV) pour évaluer les impacts environnementaux des produits alimentaires tout au long de leur cycle de vie, de la production à l’élimination.

Malheureusement, Agribalyse présente des limites considérables. Notamment, il ne prend pas en compte les impacts négatifs des pesticides sur la santé humaine et la biodiversité. 

C’est pourquoi, de nombreuses ONG et associations de consommateurs, comme l’UFC-Que choisir, par exemple, privilégient le Planet Score.  

Le Nutri-Score 

De son côté, le Nutri-Score constitue un indicateur de la qualité nutritionnelle des produits alimentaires. Il ne prend pas en compte le calcul de l’empreinte carbone des produits. Il évalue la teneur en nutriments, en gras, en sucre, en sodium, etc. 

Pour adopter une alimentation équilibrée et respectueuse de l’environnement, ces deux indicateurs sont complémentaires. 

Bon à savoir : Vous pouvez scanner vos produits avec Yuka, une application de référence en matière de consommation responsable. Elle mesure l’impact nutritionnel des produits et prend en compte leur empreinte écologique. 

🔎 Lire aussi : Application Empreinte Carbone : calculer et réduire ses émissions de CO₂

Quand sera déployé le Planet Score ? 

S’il a déjà vu le jour dans certaines enseignes, cet indicateur n’est pas encore déployé à grande échelle. Il devrait être rendu obligatoire en 2025. Une bonne nouvelle pour le grand public qui aura le droit à plus de transparence sur l’origine des produits proposés en supermarché !  

Où trouver des produits indiquant le Planet Score ? 

À l’heure actuelle 222 entreprises font évaluer leur produit via le scope du Planet Score. Parmi les plus connues, on trouve : 

  • Entremont ; 
  • Les surgelés Picard ; 
  • Naturalia ; 
  • Candia ; 
  • Gerblé ; 
  • Yoplait ; 
  • La Vie Claire, etc. 

S’il s’agit déjà d’un premier pas, il faudra encore attendre quelque temps avant que l’ensemble des produits alimentaires soient étiquetés. 

En attendant, comment faire attention à l’impact carbone de son assiette ? 

En attendant la généralisation du Planet Score, comment faire attention à l’impact de nos pratiques alimentaires au quotidien ? Voici quelques conseils faciles à mettre en place. 

Privilégier une alimentation végétarienne 

Réduire sa consommation de viande et de produits d’origine animale est l’une des façons les plus efficaces de diminuer son empreinte carbone. Les produits d’origine végétale nécessitent généralement moins de ressources et produisent moins de gaz à effet de serre.

Les chiffres sont parlants. Comme l’explique la WWF « Produire 1 kg de viande de porc émet autant de CO2 que cultiver 80 kg de pommes de terre ». Mieux vaut donc diminuer la consommation de produits carnés. 

Afin de vous faciliter la tâche et d’éviter les carences en protéines, vous pouvez demander conseil à un-e nutritionniste. Iel vous donnera des conseils sur les légumineuses et protéines végétales à adopter et pourra vous faire parvenir des idées de menus équilibrés et gourmands. 

Acheter des produits en vrac pour limiter le sur-emballage 

Acheter en vrac permet de réduire les déchets plastiques et autres types d’emballages. C’est pourquoi on se tourne au maximum vers les épiceries en vrac de son quartier. 

Pas la peine d’investir dans des kits zéro déchet pour se lancer. Des bocaux de confiture vide ou un Tupperware feront très bien l’affaire pour acheter des pâtes et du riz ! 

Se tourner vers des produits locaux et de saison 

Une alimentation durable, c’est aussi une alimentation qui respecte le cycle de la nature. On le sait, consommer des produits locaux et de saison réduit les besoins en transport et en stockage. 

Et, les produits de saison nécessitent aussi souvent moins d’énergie pour leur culture, car ils poussent dans des conditions naturelles optimales. Un bon moyen de diminuer l’empreinte carbone de vos aliments. 

Pour aller plus loin, vous pouvez vous-même créer votre potager en permaculture. Vous bénéficierez de produits ultra-locaux, sans transport et sans pesticides. 

Acheter des produits bio 

En France, l’agriculture contribue à 89 % aux émissions nationales de protoxyde d’azote (N2O). Ce gaz à effet de serre a un pouvoir réchauffant 300 fois plus important que le CO2. C’est la raison pour laquelle on choisit plutôt des produits bio au moment de s’alimenter. En plus, c’est bien meilleur pour la santé. 

Cuisiner zéro-déchet

Enfin, adopter une cuisine zéro déchet permet de s’engager pour la planète. Cela implique de maximiser l’utilisation des ingrédients pour éviter le gaspillage. Utiliser les restes, composter les épluchures, planifier les repas, etc., tout cela permet de réduire l’empreinte carbone de nos repas. Et cerise sur le gâteau, vous n’aurez plus besoin de descendre les poubelles 😉 ! 

Caroline Dusanter

Intéressée le développement durable et d'écologie, j'essaye d'éveiller ma curiosité (et la vôtre) en rédigeant des articles sur le sujet. Fondatrice de l'agence éditoriale Aurorae, quand je n'écris pas, j'aime beaucoup lire et pratiquer des activités DIY.

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