Pourquoi manger moins de viande est bon pour la planète ?
Ce que l’on mange a des conséquences sur notre santé comme sur la planète. En France, l’alimentation représente en effet 25 à 30 % de notre empreinte carbone. Parmi les leviers d’action pour diminuer l’impact de notre alimentation, la diminution de notre consommation de viande est un levier fort.
Un·e Français·e mange en moyenne 86 kg de viande chaque année. Un chiffre qui a quadruplé en deux siècles et qui continuera à augmenter malgré l’appétence de nombreuses personnes pour des régimes sans viande. Selon les projections de l’ONU, la consommation de viande devrait ainsi augmenter encore de 75 % à horizon 2050, du fait de l’augmentation de la population mondiale, qui devrait atteindre 10 milliards de personnes.
Production de viande : quels impacts ?
Un rapport de la FAO publié en 2006 intitulé « Livestock’s long shadow » (L’ombre portée par l’élevage) mettait en avant la part considérable de l’élevage dans les émissions de gaz à effet de serre. Ce rapport a, depuis, été mis à jour, notamment en 2013 avec une nouvelle étude de la FAO intitulée « Tackling climate change through livestock : A global assessment of emissions and mitigation opportinities » (L’élevage face au changement climatique : évaluation des émissions et des possibilités de réduction). Dans ce dernier rapport, la FAO explique que la production de viande, toutes filières confondues, représente 14,5 % des émissions totales de gaz à effet de serre d’origine anthropique (d’origine humaine), soit 7,1 gigatonnes de CO2 par an. 41 % de ces émissions correspondent à la production et la transformation des aliments pour les bêtes, 44 % à la fermentation entérique (les rots) et 10 % au stockage et au traitement du fumier. Le reste est dû au transport et à la transformation de la viande. À noter également, la proportion attribuable aux bovins : sur les 14,5 % d’émissions, près de 10 % sont générées par l’élevage bovin.
L’élevage intensif est également particulièrement gourmand en eau et en céréales. Environ 40 % des céréales produites dans le monde servent à nourrir le bétail. Pour cela, beaucoup de terres sont accaparées. Selon la FAO, 70 % de la surface agricole mondiale est utilisée pour l’élevage, soit pour le pâturage, soit pour la production de céréales destinées à l’élevage. Conséquence de ce besoin de terres : la déforestation, notamment en Amazonie, pour la production de soja à destination du bétail.
Quelles solutions ?
La FAO, dans son rapport de 2013, indique que des pratiques plus respectueuses de l’environnement sont accessibles aux éleveurs et que « les émissions de gaz à effet de serre produites par l’élevage pourraient être réduites de 30 % en utilisant plus largement les meilleures pratiques et technologies existantes ». Et particulièrement en diminuant l’intensité de l’élevage.
Côté consommateur, diminuer ou arrêter de manger de la viande n’est pas sans conséquences sur notre empreinte carbone individuelle. Dans son étude, Viande : manger moins, manger mieux, le WWF recommande de ne pas manger de viande au moins trois jours par semaine, et d’équilibrer son alimentation en y intégrant des protéines végétales issues de légumineuses (lentilles, pois…) et de céréales. Le WWF recommande également de choisir, le cas échéant des viandes labellisées AB ou Label rouge.
📚 Un livre à lire : Hugo Clément, comment j’ai arrêté de manger des animaux
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