Tri obligatoire des biodéchets : seul un Français sur trois disposera d’une solution d’ici fin 2023

Par Charlotte Combret , le 12 octobre 2023 - 3 minutes de lecture
Recyclage des déchets de cuisine dans le composteur

Recyclage des déchets de cuisine dans le composteur. Crédit : Allili Mourad / SIPA

Alors que le tri des déchets biodégradables devient obligatoire pour les particuliers à compter du 1er janvier 2024, moins d’un tiers des Français devraient bénéficier de composteurs, poubelles ou conteneurs d’ici la fin de l’année, d’après l’Agence de la Transition Écologique (Ademe).

La loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) de 2020 prévoit qu’à partir du début de l’année prochaine, les collectivités mettent à disposition de leurs administrés une solution de tri à la source de leurs déchets organiques (déchets verts, déchets alimentaires). Au vu de la préparation inégale d’un territoire à l’autre, quelque 20 millions d’usagers seront desservis par un dispositif adapté fin 2023, et environ 34 millions devraient l’être fin 2026, a indiqué Karine Filmon, cheffe du service de valorisation des déchets à l’Ademe, lors du salon Pollutec le mardi 10 octobre.

75 % des citoyens engagés en 2026

« Mettre en place une solution prend un à trois ans », explique-t-elle, le temps d’expérimenter, de choisir parmi les solutions (collecte en porte-à-porte, composteurs partagés…). Mais « si on ajoute à cela un quart de la population qui agit » individuellement (composteurs de jardins etc.), cela fait à fin 2026 « 75% de la population qui sera engagée et contribuera ainsi à détourner ces déchets » de l’incinération ou du stockage en décharge, souligne-t-elle. Lucide mais confiante, la spécialiste de la question des déchets confie que : « l’effectivité (de la loi) en janvier 2024, on sait qu’on n’y sera pas, mais on est bien engagé ».

« Il est temps de s’en soucier »

Pour autant, la représentante de l’Ademe rappelle aux collectivités qui ne seraient pas encore engagées dans la démarche qu’il serait grand temps « de s’en soucier ». Les biodéchets représentent aujourd’hui 80 kg par habitant et par an, soit un tiers des ordures ménagères résiduelles (la poubelle grise). Composés à 60 % d’eau, ils sont difficiles à brûler et les stocker génère des émissions polluantes. « Il y a un réel enjeu à s’occuper de ces filières et à les valoriser », souligne Mme Filmon, rappelant que les déchets organiques peuvent servir à produire du gaz, ou encore des intrants. Financièrement, leur valorisation permet aussi d’éviter le coût d’un traitement en décharge de plus en plus élevé. 

Soumis à la loi agec depuis 2020, nombreux sont les professionnels à l’avoir bien compris. Les Drêcheurs urbains transforment les résidus de céréales des brasseries franciliennes en farine alimentaire quand La Boîte à Champignons métamorphose le marc de café en champignons !  

(Avec AFP)

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Charlotte Combret

Issue d’une grande école de commerce, Charlotte délaisse rapidement les open spaces parisiens pour s’engager dans la voie de l’indépendance. Son désir de lier pédagogie et poésie la conduit à devenir journaliste rédactrice, dans les Landes, pour des entreprises et médias engagés. Ses passions : le cinéma animalier, les voyages en train, les lectures féministes et les jeux de mots en tout genre.

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