Traitement des biodéchets : faites le plein de solutions !

À compter du 1er janvier 2024 et dans le cadre de la loi anti-gaspillage de 2020, particuliers et professionnels seront tenus de trier l’ensemble de leurs biodéchets. Selon l’Ademe, ces déchets résiduels représentent chaque année un total de 83 kg par habitant. De quoi revaloriser de belles quantités de détritus organiques ! Mais au fait, que peut-on produire en traitant ces biodéchets et comment s’y prendre ? On fait le point !

Les biodéchets, qu’est-ce que c’est ?

Le code de l’environnement définit les biodéchets comme « les déchets non-dangereux biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des cantines, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées alimentaires ».

Cette définition englobe donc à la fois les déchets alimentaires, couramment appelés déchets de cuisine (tels que les restes de repas et de cuisine ou les produits périmés non consommés), ainsi que les déchets végétaux provenant de l’entretien des parcs et jardins (comme l’herbe tondue, les feuilles mortes et les tailles d’arbustes). Chez les particuliers, comme chez les professionnels, ces types de déchets représentent en moyenne un tiers des déchets non triés des Français qui finissent à la poubelle. Aussi, il apparaît indispensable de se pencher sur cette question.

Le traitement des biodéchets répond à deux principaux enjeux : 

♻️ La revalorisation des matières organiques ; 
♻️ La limitation des gaz à effet de serre (GES). 

En effet, non seulement, ces denrées organiques non utilisées permettent de produire de nouveaux matériaux, sur lesquels il convient de s’attarder (ça tombe bien, c’est ce à quoi nous allons nous atteler dans cet article), mais aussi de limiter la dégradation atmosphérique. Car oui, même si les biodéchets ne sont pas d’origine chimique, leur incinération et leur décomposition peuvent s’avérer climaticides à plusieurs égards. 

Pourquoi le traitement des biodéchets est-il indispensable ?

Cap sur les économies d’énergie

Les biodéchets présentent la particularité d’être essentiellement composés d’eau, de 60 à 90 % ! On ne vous apprendra rien en vous disant que l’eau est un matériau bien difficile à faire brûler. C’est pourquoi les déchets de cuisine et autres biodéchets doivent être brûlés avec d’autres déchets au pouvoir calorifique inférieur, comme le papier, le carton ou même le plastique. Or, ces déchets sont le plus souvent eux-mêmes recyclables. L’incinération de biodéchets représente donc un double gâchis. Sans compter la perte énergétique conséquente liée à l’incinération en elle-même et les lourdes émissions de CO₂ associées. 

Stop aux émissions de méthane et à la pollution des sols et de l’eau

Lorsqu’ils ne sont pas incinérés, les biodéchets sont généralement enfouis dans le sol, où leur décomposition est altérée par les conditions, ce qui a pour conséquence de générer du méthane, un gaz responsable d’environ 30 % de la hausse des températures mondiales depuis la révolution industrielle¹ ! Mélangés à d’autres déchets et sous l’action de l’eau de pluie, les biodéchets contribuent également à la production du lixiviat. Les lixiviats sont des jus qui contiennent une pollution de type azotée (ammoniac, NH4, déchets organiques, DCO…), et des métaux lourds, ce qui a pour conséquence directe de détruire la qualité des sols et de polluer les eaux.

¹Source : IEA – Methane and climate change

Comment procéder au tri des biodéchets ?

Pour trier et recycler ses biodéchets à domicile, plusieurs options existent. Pour celles et ceux qui souhaitent produire et utiliser leur propre compost, il suffit d’investir dans un composteur de cuisine (en intérieur et essentiellement pour les déchets de cuisine), ou bien d’installer leur bac à compost directement dans le jardin (pour l’ensemble des biodéchets). L’occasion de fabriquer un thé de compost 100 % naturel dédié à l’arrosage des plantes ou un compost à mettre en terre.

Que vous soyez un particulier ou un professionnel de la restauration, si vous manquez de place à domicile ou que vous n’avez tout bonnement pas besoin de compost, d’autres solutions sont possibles pour valoriser l’ensemble des déchets organiques que vos poubelles peuvent contenir…

🚚 La collecte séparée : 

Avec la nouvelle législation en vigueur au 1er janvier 2024, les communes et collectivités devront impérativement mettre en place des solutions de tri et de traitement des biodéchets pour l’ensemble des résidents. C’est pourquoi certaines d’entre elles ont déjà développé des systèmes de collecte supplémentaires pour ces déchets organiques, afin qu’ils soient séparés des autres déchets ménagers, pour une utilisation ultérieure.

♻️ Les composteurs collectifs : 

Une autre solution consiste à mettre en place des composteurs collectifs au sein de la ville ou du village, afin que chacun puisse déposer par lui-même l’ensemble de ses biodéchets et que ceux-ci puissent être traités. À l’échelle locale, les autorités municipales auront dorénavant l’obligation de mettre en œuvre les ressources nécessaires pour guider les résidents et contribuer au tri, au transport, et à la transformation des biodéchets.

En quoi les biodéchets sont-ils transformés ?

Conformément à la nouvelle réglementation concernant les biodéchets, d’ici à 2023 ceux-ci devront impérativement être revalorisés selon deux modes : le compostage ou la méthanisation.

Le compostage correspond à la dégradation des matières organiques, via leur décomposition et leur fermentation. Le compostage permet notamment de récupérer des éléments riches en minéraux et matière organique grâce au compost. Celui-ci peut ensuite être incorporé aux terres des producteurs agricoles et représenter un excellent apport. On distingue le compostage industriel du compostage de proximité. Si le second est réalisé à petite échelle (pour son propre usage ou celui d’une petite parcelle collective), le premier consiste quant à lui à traiter plusieurs tonnes de biodéchets par an et ainsi fournir du compost à grande échelle.

De son côté, la méthanisation est une technologie qui repose sur la dégradation de matières organiques grâce à des micro-organismes, en l’absence d’oxygène (au contraire du compostage). Ce procédé vise à produire du biogaz, 100 % naturel. À l’état brut, cette ressource peut être valorisée sous forme d’électricité ou de chaleur. Une fois traité, le biogaz peut également être injecté dans le réseau de gaz naturel (biométhane) ou utilisé comme carburant (bioGNV).

En plus de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre et d’améliorer la qualité des sols et de l’eau, le traitement et le recyclage des biodéchets représente donc un levier de production d’énergie renouvelable et d’engrais. Il n’y a maintenant plus qu’à s’y mettre 😉.

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