En Nouvelle-Zélande, le roi des Maoris s’exprime pour protéger les baleines 

Par Gaëlle Coudert , le 3 avril 2024 — biodiversité - 3 minutes de lecture
Baleine

Crédit photo : Todd Cravens/Unsplash

La Nouvelle-Zélande apparait encore comme un précurseur dans la sauvegarde des espèces et de la nature, avec la proposition du roi des Maoris de reconnaître aux baleines le droit de vivre dans un environnement sain.

« Le chant de nos ancêtres (les baleines, ndlr) s’est affaibli et leur habitat est menacé, c’est la raison pour laquelle nous devons agir maintenant », a affirmé le roi Tuheitia, roi des Maoris de Nouvelle-Zélande, dans un communiqué du 28 mars 2024. 

Le peuple autochtone des Maoris représente environ 1/5ème de la population néo-zélandaise. Kiingi Tuheitia Pootatau te Wherowhero VII dispose d’un titre honorifique de roi des Maoris de Nouvelle-Zélande. Il s’exprime peu et a pourtant décidé de s’emparer de ce sujet. Son objectif : faire reconnaître aux baleines les mêmes droits que ceux des humains, en particulier celui de vivre dans un environnement sain pour restaurer les populations menacées. 

Cet appel a également été co-signé par le chef tribal des îles Cook, Travel Tou Ariki. « Nous ne pouvons plus fermer les yeux », a déclaré le grand chef Travel Tou Ariki. « Les baleines jouent un rôle vital pour la santé de l’ensemble de notre écosystème océanique. Leur déclin perturbe l’équilibre délicat qui soutient toute vie dans Te Moana (la mer, ndlr). » « Nous devons agir de toute urgence pour protéger ces créatures magnifiques avant qu’il ne soit trop tard », conclut-il.

Espèce en danger

Selon un rapport du WWF sur les corridors marins publié en 2022, intitulé « Protecting Blue Corridors », l’ONG rappelle que six des 13 plus grandes espèces de baleines sont considérées comme « En danger » ou « Vulnérables » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Parmi les menaces qui pèsent sur ces cétacés, en particulier tout au long de leurs route migratoires annuelles, relevés par le WWF : la pêche industrielle, les collisions avec des navires, la pollution, la perte d’habitat naturel, et le changement climatique. 

« Chaque année, près de 300 000 baleines, dauphins et marsouins meurent ainsi dans de grandes souffrances entre l’Arctique et l’Antarctique. Au nombre des cétacés les plus menacés, on trouve la baleine franche de l’Atlantique Nord, qui migre entre le Canada et les Etats-Unis. Sa population est à son point le plus bas depuis 20 ans : on n’en compte plus que 336 à ce jour », précise le WWF

Des droits pour la nature

En 2017, la Nouvelle-Zélande avait octroyé des droits à la nature, en offrant une personnalité juridique au mont Taranaki et au fleuve Whanguinui, que les Maoris considèrent comme leurs ancêtres, donc comme des lieux spirituels d’une importance considérable. Cette reconnaissance a permis à ces lieux de pouvoir être représentés devant les Tribunaux pour voir leurs droits défendus. Un exemple à suivre !

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Gaëlle Coudert

Ancienne avocate parisienne reconvertie en journaliste basée dans les Pyrénées-Atlantiques, Gaëlle s’est spécialisée sur les sujets liés à l'écologie. Elle a cofondé le magazine basque Horizon(s), a été rédactrice en chef d'ID, l’Info Durable et rédige aujourd’hui des articles pour divers médias engagés dont Deklic. Ses passions : le sport (surf, yoga, randonnée) et la musique (guitariste et chanteuse du groupe Txango)

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